Ce jour où tout s'écroule

C'était en octobre 2009, elle arrive dans les bras de son copain, elle pleure, elle me dit qu'elle a mal, elle a passé la nuit aux urgences de l'hôpital de P...., ils ont dit que c'est une gastro.
Je lui prépare le canapé, elle vomit, elle a la diarrhée, elle souffre...le ventre dit-elle.
Le temps passe et son état ne s'améliore pas. J'appelle l'hôpital de P..., par chance j'ai le médecin urgentiste qui s'est occupé d'elle. Il me dit que c'est une gastro, que les analyses sont OK, que si ça ne va pas mieux faut la ramener aux urgences. Je lui demande quand même :"aurait-elle pris quelque chose qu'il ne fallait pas ?". Réponse "non, non, c'est une gastro".

Tout se précipite dans ma tête : ai-je assez de carburant (l'hôpital le plus proche est à 50km aller et autant retour)? Mais si je ne suis pas de retour Patrick, mon mari, son beau-père, doit aller travailler et nous n'avons qu'une voiture ! Si je brûle tout le carburant, je n'ai pas un sou pour en remettre, c'est tout se qu'il nous restait et nous l'économisions pour les trajets domicile/travail.

Je suis en colère contre moi-même d'être dans une telle galère. Ma fille, ma nénette, souffre. Je l'installe dans la voiture, allongée sur le siège arrière, une bassine près d'elle. Aux urgences, ils décident de la garder pour la nuit, elle souffre toujours, ils confirme le diagnostique : une gastro. Le lendemain, retour à la maison. Je ne l'ai quitté que le temps des consultations. Je lui tiens la main, je lui passe le bassin, le haricot, je fais ce que je peux...

Le traitement administré et l'ordonnance faite concernent bien un traitement contre une gastro. Elle va mieux pendant quelques heures et tout recommence, les vomissements, la diarrhée, les douleurs, je me sens impuissante et je m'inquiète. Je me dis que ce n'est pas possible et je l'interroge. Je rappelle les urgences. Le médecin confirme qu'ils ne peuvent rien de plus, qu'il faut attendre que les médicaments agissent. Les analyses sont Ok et confirment la gastro.

Nous retournons malgré tout aux urgences. Je m'inquiète parce que je n'ai plus d'argent...le réservoir d'essence se vide.

Je n'ai pas dormi depuis deux jours. Patrick travaille. La petite dernière Océane est en vacances, elle reste avec le copain de Nénette. Il enmène et va chercher Patrick au travail et ensuite il dort toute la journée.

Aux urgences, cette fois, ils ne veulent pas que j'accompagne Nénette. J'erre un peu partout. Je pense. Je réfléchis; J'ai sommeil. J'ai son sac. Je crois de moins en moins à la gastro mais je me dis que les médecins ne peuvent pas mentir. J'entrouve le sac...j'hasite. Je regarde. Un bulletin d'hospitalisation des urgences de B... ! C'est quoi ça ? Je lis : coups et blessures ! Je ne comprends rien. Un autre bout de papier : un numéro et une asso d'aide aux victimes de violences ! Je sens que je perds pieds. J'appelle le copain. Il me dit ne rien savoir. Je téléphone à un autre copain fred. Il accuse l'autre d'avoir été violent avec Nenette. J'ai envie d'hurler mais je ne veux pas rompre le dialogue. Et j'ai laissé l'autre salaud avec la petite dernière !

Je retourne vers les urgences je veux que Nenette me donne des explications. Je m'attendais à tout sauf à ce qui allait suivre !